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Radical Software, Volume I, numéro 1
The Alternate Television Movement,
printemps 1970


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En 1970, à l’apogée de l’ère Nixon, les activistes radicaux des médias considéraient la télévision comme un ingénieux véhicule de contrôle social, dont l’objectif général était d’orchestrer l’opinion publique au profit des grandes sociétés et de l’élite dirigeante.

Avides lecteurs de Teilhard, de McLuhan, de Bateson, de McCulloch, de Wiener et d’autres auteurs, ces activistes estimaient qu’en comprenant comment la culture utilise l’information, on pouvait concevoir des stratégies pour orienter l’ordre mondial rigide de l’information de l’époque, en ayant recours à de l’équipement vidéo portable d’un demi-pouce.

À leur avis, l’interversion du processus de la télévision pourrait contribuer à accélérer les changements sociaux et culturels. Il fallait donc rendre accessibles les outils de production et de distribution, donner aux gens le contrôle de leurs propres images et, partant, de leur propre vie – bref, leur donner la liberté d’être à l’origine de l’information sur les sujets qui leur tenaient le plus à cœur. La connectivité, ou la Vidéosphère telle que définie par Gene Youngblood selon une idée de Teilhard, était un volet important de cette vision — une première tentative d’articuler le monde relié et de fournir un moyen d’y arriver.

L’impact psychologique de l’expérience vidéo directe, un processus que Paul Ryan nommait self-cybernation (autocybernétisation), faisait partie des préoccupations. Les citoyens ordinaires ne se voyaient jamais à la télévision sauf en de rares occasions et ils ne pouvaient jamais s’adresser directement à l’auditoire de la station, car il y avait toujours une caste de professionnels de la télévision qui agissaient en médiateurs et fournissaient un contexte – un emballage.

Peut-être s’agissait-il d’une réaction possible seulement à ce moment historique, mais l’expérience de se voir et de s’entendre sur vidéo, sans médiateurs, à la fois seul et en interaction dans la société, pas une seule fois mais aussi souvent qu’on le désirait, était saisissante et émancipatrice. Ce processus de rétroaction a donné à nombre de personnes une nouvelle connaissance de soi et a fourni une grande partie de l’élan à la première vidéo portable.

« The Alternate Television Movement » noue ces fils et d’autres pour tracer un portrait instantané de l’état de la vidéo indépendante et de l’art vidéo au tournant des années 1960 et 1970.

 

 
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